Contrôle Central du Comportement Alimentaire et de la Dépense Energétique (C3ADE)

Responsable : Serge Luquet (DR CNRS)

 

Dans nos sociétés modernes, l’abondance de nourriture riche en énergie et le mode vie sédentaire entrainent un déséquilibre de la balance énergétique à l’origine du développement de l’obésité.  Selon le World Health Organization (WHO), l’obésité au niveau mondial a plus que doublé depuis 1980. En 2008, 1,5 millions d’adultes de 20 ans et plus sont en surpoids. L’obésité est aussi considérée en France comme une épidémie. Un rapport récent du SENAT pointe en particulier la progression dramatique de l’obésité en France et un « Plan Obésité » a été lancé en 2011 sous les plus hautes autorités. Selon le WHO, la cause fondamentale de l’obésité provient d’un déséquilibre entre les calories consommées et les calories dépensées. C’est un fait qu’à un niveau global, la consommation de nourriture riche en graisses, sucre et sel a augmenté tandis que l’activité physique a globalement diminué.

Chez l’animal adulte, l’homéostasie énergétique est finement régulée. A titre d’exemple, tout au long de la vie la glycémie, le poids corporel et les réserves de graisses sont relativement stables grâce à l’équilibre entre les calories ingérées et dépensées. Afin de garantir cet équilibre, des neurones de l’hypothalamus sensibles aux hormones (leptine, ghréline…) et aux nutriments (glucose, acide gras à chaine longue) sont capables d’évaluer les variations périphériques de glucose comme la disponibilité des stocks énergétiques et de moduler le comportement alimentaire. Une dérégulation de ce système conduit à la mise en place de pathologies métaboliques comme l’obésité ou le diabète de type 2. Il est donc devenu indispensable de comprendre les mécanismes qui sous-tendent la régulation centrale de la balance énergétique.

L’approche de l’équipe s’appuie sur des outils moléculaires modernes ainsi que sur la génétique de la souris dans une approche intégrée visant à disséquer le rôle de circuits neuronaux dans la régulation de la balance énergétique. En particulier, l’équipe s’intéresse au contrôle de la prise alimentaire dans sa composante hédonique et motivationnelle ainsi qu’au contrôle de la dépense énergétique et de la partition des nutriments.

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Légende

Les signaux circulants de faim et de satiété comme les hormones (leptine, ghréline) ou les nutriments sont détectés au niveau du cerveau par des réseaux neuronaux dédiés. L’intégration de ces signaux se traduit par une réponse adaptative métabolique et comportementale conduisant à une modification de la prise alimentaire et de la dépense énergétique. En utilisant des outils génétiques et des approches intégrées, notre équipe s’intéresse aux bases cellulaires et moléculaires du contrôle central de la prise alimentaire, de la dépense énergétique et de la partition des nutriments ainsi qu’à l’implication de ces processus dans l’étiologie de l’obésité et du diabète.

 

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